On entend beaucoup parler des médias sociaux, généralement en bien. Il faut dire qu’ils suscitent à la fois beaucoup d’interrogations et d’admiration. Si les médias leur attribuent leurs déboires actuels, il n’en reste pas moins que ces nouveaux moyens de communication les fascinent. La Presse n’a-t-elle pas une chroniqueuse attitrée à ce sujet?
Selon les « stratèges web 2.0 » et autres « experts médias sociaux », utiliser un site Facebook n’est pas dangereux. J’entendais dernièrement l’un d’entre eux déclarer qu’indiquer sur son statut quelque chose comme par exemple « j’aime les sushis » est anodin. Et qu’il est essentiel de se placer dans ces nouveaux systèmes, point sur lequel je ne le contredirai pas car il est vrai que les possibilités offertes par les médias sociaux sont prometteuses. Ils affirment cependant qu’il y a bien sur un minimum à faire pour protéger sa vie privée mais que finalement, il n’y a quasiment aucun risque.
Toutefois, cette affirmation a été vivement démentie par Benoît Dupont, titulaire de la Chaire en sécurité, identité et technologie de l’Université de Montréal. Monsieur Dupont répète à l’envie que « rien n’est gratuit » et que si des sociétés comme Facebook ou Google offrent des services apparemment gratuits, c’est qu’en fait ceux-ci leur rapportent beaucoup d’argent. Le danger n’est donc pas tant une menace totalitariste, mais bien de dévoiler absolument tous les détails de sa vie privée à d’énormes firmes transnationales. Par exemple, utiliser Google Maps peut paraître anodin. Mais M. Dupont nous rappelle qu’ainsi Google en connaît davantage sur nous en connaissant nos itinéraires (pour le travail, le magasinage, les vacances, etc.).
Avec Facebook on rentre bien sur dans une autre dimension. Quand une telle société connaît votre âge, vos goûts, votre lieu d’habitation et bien d’autres choses (vos états d’âme que vous indiquez dans votre statut ne lui échappent pas), elle peut alors cibler sa publicité avec une précision qui n’a sans doute jamais été égalée dans l’histoire. A l’utilisateur de voir s’il souhaite permettre à ces sociétés de faire des milliards de profits en utilisant leurs « services gratuits ».