Le potentiel des médias sociaux est immense. Bien sur, lorsque l’on pense à des sites comme Facebook ou Twitter, on pense aux millions de membres et aux milliards de publicité que l’on va pouvoir vendre. Mais en fait, c’est beaucoup plus que cela.
Lorsque l’on songe quelques instants à l’ensemble des informations que ces sites possèdent sur quasiment tout le monde, voilà que l’on a le vertige. Surtout quand on sait que Facebook, par exemple, conserve l’ensemble de toutes les données que vous avez mises en ligne par leur intermédiaire et qu’il se réserve le droit de les utiliser comme il l’entend, même si vous fermez votre compte!
Cela signifie que ces sites peuvent se livrer à des analyses du contenu de leurs bases de données pour comprendre quels sont les gouts du public et ce, d’une manière tellement précise que l’on peine à l’imaginer. En fait, je saliverai à l’idée d’être un analyste marketing pour de telles compagnies. Car on sait alors tout, ou presque, sur les goûts des gens, leurs opinions, leurs aspirations, leur niveau d’éducation, etc. Et on peut le savoir globalement, à l’échelle de la planète, aussi bien qu’au niveau d’une ville voire d’un village. Idem pour les classes d’âge et bien d’autres catégories socio-économiques.
En fait, les données recueillies par Facebook dépassent ce que peuvent collecter les instituts de sondage classiques… mais aussi les instituts nationaux de statistique et cela donne le vertige! Tout cela peut aller très loin, car c’est en partie à partir des résultats de sondages que sont constitués les rayons de votre épicerie! Ainsi, quand je parle de « fin du marketing » dans le titre de ce post, je ne dis pas que c’est la fin du marketing. Je veux plutôt dire que l’on arrive peut-être à son stade ultime, un stade que l’on ne pourra plus dépasser. Cela se rapproche de la « fin de l’histoire » de l’historien américain Fukuyama, qui voyait avec les USA l’évolution ultime de l’humanité!
J’espère comme lui me tromper à propos du marketing, mais comment rivaliser avec des organisations mondiales auxquelles la majorité des habitants de la planète confient avec plaisir une quantité quasi-infinie d’informations! Là où les instituts de sondages et les instituts statistiques se heurtent à des portes closes!
La publicité ciblée on en parle depuis des lustres. Beaucoup s’en plaignent. Pourtant, c’est une chance, à la fois pour les annonceurs… et les consommateurs. En effet, grâce à tous les critères qui vous définissent dans les médias sociaux, les publicités seront parfaitement ciblées. Finies les publicités pour des dentiers si vous êtes début trentaine ou pour des jouets pour enfants si vous n’en avez pas. Évidemment, les produits qui vous seront présentés seront surement plus alléchants et vous inciteront davantage à consommer. Mais après tout, cela peut avoir beaucoup d’avantages. Il est dommage quand on est entrepreneur de voir que l’on n’arrive pas à rejoindre son public cible. Et inversement, il est dommage qu’un consommateur qui a un besoin particulier ne puisse l’assouvir alors qu’il est conscient que quelqu’un, pas forcément très loin de chez lui, le propose. Grâce aux médias sociaux et aux publicités ciblées qu’ils proposent, ces problèmes peuvent être en partie résolus. Par exemple, vous habitez Montréal et cherchez une ligue de soccer (je ne dis pas cela car j’en gère une à mon temps perdu: lasm.ca!). Celles-ci n’ont pas les moyens de payer de la publicité dans les journaux ou à la télévision. Par contre, en ciblant leurs annonces aux personnes qui déclarent dans les médias sociaux qu’elles habitent Montréal et qu’elles aiment le soccer (ou le sport pour être plus large), ces organisations peuvent se payer de la publicité, le coût par clic étant loin d’être exorbitant.
On parle beaucoup de l’impact des médias sociaux sur la réputation. Mais les « groupes » ou blogues censés faire trembler les multinationales n’ont généralement que des impacts très limités. En revanche, les perspectives de « marketing traditionnel » (je ne parle pas ici du marketing viral, très à la mode) adopté au « web 2.0 » sont exceptionnelles. Je pense que l’on rentre dans une nouvelle ère du marketing, mais pas de la façon dont on veut nous le faire croire. Le marketing viral n’est à mon avis que la partie immergée de l’iceberg. Pour une vidéo qui rejoint 100 000 personnes, des milliers d’entreprises (certainement des millions à l’échelle de la planète) rejoignent à moindre frais leur public grâce à la publicité ciblée.