Je me concentre habituellement sur l’analyse de presse et les médias sociaux, mais aujourd’hui je tiens à partager avec vous l’état de mes réflexions à propos de Google.

Avec l’émergence des nouvelles technologies de l’information (et pas seulement Internet), Google est devenu incontournable. Grâce à sa gamme de services gratuits et à la qualité de son moteur de recherche, la firme de Mountain View jouit d’une notoriété et d’une réputation exceptionnelle avec des parts de marché de 72 % aux USA, 78 % au Canada et 91% en France! A tel point que ne pas être référencé par Google revient à ne pas exister. Cette firme dispose donc d’une sorte de droit de vie et de mort sur votre entreprise. Si vous êtes un gros joueur, pas de problème, mais si vous démarrez une entreprise ou que vous êtes une petite association, vous risquez de faire quelques nuits blanches… et de déposer votre bilan.

Je parlais un peu plus haut de la « qualité » du moteur de recherche de Google, mais je viens à en douter sérieusement. Par exemple, notre entreprise, Prisme Média, a mis plus de 10 mois à être référencée par Google! Et il a fallu que nous employions des spécialistes du référencement qui ont du reprogrammer certains fichiers que manifestement Google n’aimait pas. Aujourd’hui, si vous tapez « analyse presse » dans Google, vous verrez que nous arrivons en dernière position sur la première page de recherche. Sachant que les études prouvent que seuls les 4 premiers résultats sont vus par les internautes, cela veut dire que nous n’existons toujours pas.

Plus fort encore : si vous tapez « analyse de presse », nous disparaissons totalement! Idem avec « analyse média », « analyse des médias », etc. Voilà qui est aberrant alors que nous sommes une société spécialisée en analyse de presse! Je pense que nous sommes sans doute les seuls dans le monde francophone à nous spécialiser uniquement dans ce créneau. Nous avons énormément de contenu sur le site (au risque de perdre les internautes), nous sommes des spécialistes et pourtant Google (qui en principe tient compte pour le référencement de la « chaire fraiche ») ne nous réferre pas. Par contre, une ribambelle de sites sans grand intérêt apparaissent devant nous! C’est à n’y rien comprendre. D’autant que nous sommes les seuls à tenir un blogue consacré à l’analyse de presse.

Arrivé là, on pourrait se dire que nous sommes très mauvais en référencement. Sauf que cela fait des mois que nous arrivons en première position sur la plupart des autres moteurs de recherche comme Yahoo!, le principal concurrent de Google, si tant est que l’on puisse parler de « concurrent » tant les parts de marché de Yahoo! sont réduites! Y aurait-il donc un problème Google?

J’ai donné ici l’exemple de notre compagnie. Mais j’en repère énormément. Un exemple au hasard : je suis un grand supporter de Greg Lemond, un ancien champion cycliste américain qui a remporté trois Tours de France. J’apprends qu’il tient un blogue. Je tente de le trouver avec Google : mission impossible! Je tombe sur des sites qui rapportent des propos qu’il a tenu en… 2008! Je vais sur yahoo, c’est le premier résultat. Et la liste d’exemples est longue, trop longue! Je trouve donc Google très mauvais, notamment lorsqu’il s’agit de trouver des blogues, même quand je fais une recherche spécifique avec l’option blogues sélectionnée.

Cette mauvaise efficacité de Google est inquiétante car comme on l’a vu, tout le monde va sur Google. Mais celui-ci ne livre pas la marchandise, loin s’en faut! On pourrait croire que le problème est « limité » aux recherches. Mais j’ai trouvé des cas d’entreprises qui ne pouvaient même pas faire de publicité grâce aux outils Google, condition pourtant essentielle pour elles puisqu’elles n’arrivaient pas déjà à arriver parmi les premiers résultats de recherche. Il y a donc de quoi se poser des questions. Étonnament, les médias ne parlent pas de ce problème. Il faut dire qu’ils ne sont pas concernés et sans doute pas conscients du problème.

Pour ma part, je constate qu’il y a bel et bien un problème Google et j’utilise désormais le moins possible ce moteur de recherche. Faites des tests, vous verrez!


Christian Leray

Christian Leray est le président de Prisme Média, une société spécialisée en analyse de presse. Il profite d'une expérience d'une dizaine d'années dans le domaine de l'analyse du contenu des médias. Il a notamment dirigé le Laboratoire d'analyse de presse Caisse Chartier de l'UQAM et a publié en 2008 un ouvrage aux Presses de l'université du Québec: L'analyse de contenu, de la théorie à la pratique.